Lois et décrets

la médiation et la conciliation judiciaires

Extrait du nouveau code pénal

Délits liés au  divorce ou à la séparation

Loi du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale

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Loi n°95-125 du 8 février 1995

relative à l'organisation des juridictions

et à la procédure civile, pénale et administrative. 
NOR : JUSX9400050L 

L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, 
Vu la décision du Conseil constitutionnel n° 95-360 DC du 2 février 1995, 
Le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit:

Titre II 
DISPOSITIONS DE PROCÉDURE CIVILE 
Chapitre Ier 
La conciliation et la médiation judiciaires

Art. 21. - Le juge peut, après avoir obtenu l'accord des parties, désigner une tierce personne remplissant les conditions fixées par décret en Conseil d'État pour procéder : 
1° Soit aux tentatives préalables de conciliation prescrites par la loi, sauf en matière de divorce et de séparation de corps; 
2° Soit à une médiation, en tout état de la procédure et y compris en référé, pour tenter de parvenir à un accord entre les parties. 
Le juge fixe le montant de la provision à valoir sur la rémunération du médiateur et désigne la ou les parties qui consigneront la provision dans le délai et selon les modalités impartis. L'instance est poursuivie. 

Art. 22. - Les parties déterminent librement la répartition entre elles de la charge des frais de la médiation. 
A défaut d'accord, ces frais seront répartis à parts égales, à moins que le juge n'estime qu'une telle répartition est inéquitable au regard de la situation économique des parties. 
Lorsque l'aide juridictionnelle a été accordée à l'une des parties, la répartition de la charge des frais de la médiation est établie selon les règles prévues à l'alinéa précédent. Les frais incombant à la partie bénéficiaire de l'aide juridictionnelle sont à la charge de l'Etat, sous réserve des dispositions des articles 45 et 46 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique. 

Art. 23. - La durée de la mission de conciliation ou de médiation est initialement fixée par décret en Conseil d'État. 
Le juge peut toutefois renouveler la mission de conciliation ou de médiation. Il peut également y mettre fin avant l'expiration du délai qu'il a fixé, d'office ou à la demande du conciliateur, du médiateur ou d'une partie. 

Art. 24. - Le conciliateur et le médiateur sont tenus à l'obligation du secret à l'égard des tiers. 
Les constatations du conciliateur ou du médiateur et les déclarations qu'ils recueillent ne peuvent être évoquées devant le juge saisi du litige qu'avec l'accord des parties. Elles ne peuvent être utilisées dans une autre instance. 
Toutefois, le conciliateur ou le médiateur informe le juge de ce que les parties sont ou non parvenues à un accord. 

Art. 25. - En cas d'accord, les parties peuvent soumettre celui-ci à l'homologation du juge qui lui donne force exécutoire. 

Art. 26. - Les dispositions du présent chapitre ne sont pas applicables aux procédures pénales. 
Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application de ces dispositions et détermine les règles applicables à la provision à valoir sur la rémunération de la personne chargée de procéder à la médiation.

Décret n°96-652 du 22 juillet 1996

 relatif à la conciliation et à la médiation judiciaires

NOR: JUSC9620585D 

Le premier ministre. 
Sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice 
Vu le nouveau code de procédure civile; 
Vu la loi n°95-125 du 8 février 1995 relative à l'organisation des juridictions et à la procédure civile, pénale et administrative, et notamment ses articles 21 à 26; 
Vu le décret n°78-381 du 20 mars 1978 modifié
relatif aux conciliateurs; 
Le conseil d'État (section de l'intérieur) entendu, 
Décrète:



Art. Ier. - Les articles 831 à 835 du chapitre 1er du sous-titre 1er du livre II du nouveau code de procédure civile sont remplacés par les dispositions suivantes; 

Art. 831. - La tentative préalable de conciliation peut être menée par le juge ou par un conciliateur remplissant les conditions prévues par le décret n°78-381 du 20 mars 1978 modifié relatif aux conciliateurs, désigné à cet effet. 
Dans tous les cas, les parties doivent se présenter en personne. 

Art. 832. - La durée initiale de la mission du conciliateur ne peut excéder un mois. Cette mission peut être renouvelée une fois, pour une même durée, à la demande du conciliateur. 

Art. 832-1. - Lorsque le juge envisage de désigner un conciliateur, il en avise les parties par lettre recommandée avec demande d'avis de réception et les invite à lui faire connaître leur acceptation dans le délai de quinze jours. 
Il les informe qu'en l'absence d'accord de leur part il procédera comme il est dit aux articles 833 et 834. 
La lettre précise que chaque partie peut se présenter devant le conciliateur avec une personne ayant qualité pour l'assister devant le tribunal d'instance et rappelle les dispositions de l'article 832. 
La lettre adressée au défendeur mentionne les nom, prénoms, profession et adresse du demandeur et l'objet de la demande. 

Art. 832-2. - Dès réception de l'acceptation des parties, le juge désigne le conciliateur et fixe le délai qu'il lui impartit pour accomplir sa mission. 
Avis en est donné au conciliateur et aux parties. Une copie de la demande est adressée au conciliateur. 

Art. 832-3. - Le conciliateur convoque les parties, aux lieu, jour et heure qu'il détermine, pour procéder à la tentative préalable de conciliation. 

Art. 832-4. - Le conciliateur peut se rendre sur les lieux. 
Il peut, avec l'accord des parties, entendre toute personne dont l'audition lui paraît utile, sous réserve de l'acceptation de ces personnes. 

Art 832-5. - Le conciliateur tient le juge informé des difficultés qu'il rencontre dans l'accomplissement de sa mission. 

Art. 832-6. - Le juge peut mettre fin à tout moment à la conciliation, sur demande d'une partie ou à l'initiative du conciliateur. 
Le juge peut également y mettre fin d'office lorsque le bon déroulement de la conciliation apparaît compromis. 
Avis en est donné au conciliateur. 
Le greffe notifie aux parties la décision du juge, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, laquelle leur rappelle qu'elles ont la faculté de saisir la juridiction compétente aux fins de jugement. 

Art. 832-7. - A l'expiration de sa mission, le conciliateur informe par écrit le juge de la réussite ou de l'échec de la tentative préalable de conciliation. 
En cas de conciliation, même partielle, le conciliateur établit un constat d'accord entre les parties. 
En cas d'échec, le greffe adresse aux parties une lettre recommandée avec demande d'avis de réception leur rappelant qu'elles ont la faculté de saisir la juridiction compétente aux fins de jugement. 

Art 832-8. - La demande d'homologation du constat d'accord formée entre les parties est transmise au juge par le conciliateur ; Une copie du constat y est jointe. 
L'homologation relève de la matière gracieuse. 

Art.832-9. - Les constatations du conciliateur et les déclarations qu'il recueille ne peuvent être ni produites ni invoquées dans la suite de la procédure sans l'accord des parties, ni en tout été de cause, dans une autre instance. 

Art 832-10. - La décision ordonnant ou renouvelant la conciliation ou y mettant fin n'est pas susceptible d'appel. 

Art. 833. - Lorsque le juge procède lui-même à la tentative préalable de conciliation, le greffe avise le demandeur par lettre simple des lieu, jour et heure auxquels elle se déroulera. 
Le défendeur est convoqué par lettre simple. La convocation mentionne les nom, prénoms, profession et adresse du demandeur ainsi que l'objet de la demande. 
L'avis et la convocation précisent que chaque partie peut se faire assister par une des personnes énumérées à l'article 828. 

Art.834. - A défaut de conciliation par le juge, l'affaire peut-être immédiatement jugée si les parties y consentent. Dans ce cas, il est procédé selon les modalités de la présentation volontaire. 

Art. 835. - La demande aux fins de tentative préalable de conciliation n'interrompt la prescription que si l'assignation est délivrée dans les deux mois à compter, selon le cas, du jour de la tentative de conciliation menée par le juge, de la notification prévue au quatrième alinéa de l'article 832-6, de celle prévue au troisième alinéa de l'article 832-7 ou de l'expiration du délai accordé par le demandeur au débiteur pour exécuter son obligation. 

Art. 2 - Il est inséré, après le titre VI du livre Ier du nouveau code de procédure civile, un titre VI bis ainsi rédigé: 
Titre VI bis 
La médiation 

Art. 131-1. - Le juge saisi d'un litige peut, après avoir recueilli l'accord des parties, désigner une tierce personne afin d'entendre les parties et de confronter leurs points de vue pour leur permettre de trouver une solution au conflit qui les oppose. 
Ce pouvoir appartient également au juge des référés, en cours d'instance. 

Art 131-2. - La médiation porte sur tout ou partie du litige. 
En aucun cas elle ne dessaisit le juge, qui peut prendre à tout moment les autres mesures qui lui paraissent nécessaires. 

Art. 131-3. - La durée initiale de la médiation ne peut excéder trois mois. Cette mission peut être renouvelée une fois, pour une même durée, à la demande du médiateur. 

Art 131-4. - La médiation peut être confiée à une personne physique ou à une association. 
Si le médiateur désigné est une association, Son représentant légal soumet à l'agrément du juge le nom de la ou des personnes physiques qui assumeront, au sein de celle-ci et en son nom, l'exécution de la mesure. 

Art. 131-5. - La personne physique qui assure l'exécution de la mesure de médiation doit satisfaire aux conditions suivantes: 
1° Ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation, d'une incapacité ou d'une déchéance mentionnée sur le bulletin n°2 du casier judiciaire; 
2° N'avoir pas été l'auteur de faits contraires à l'honneur, à la probité et aux bonnes moeurs ayant donné lieu à une sanction disciplinaire ou administrative de destitution, radiation, révocation, de retrait d'agrément ou d'autorisation; 
3° Posséder, par l'exercice présent ou passé d'une activité, la qualification requise eu égard à la nature du litige; 
4° Justifier, selon le cas, d'une formation ou d'une expérience adaptée à la pratique de la médiation; 
5° Présenter les garanties d'indépendance nécessaires à l'exercice de la médiation. 

Art. 131-6. - La décision qui ordonne une médiation mentionne l'accord des parties, désigne le médiateur et la durée initiale de sa mission et indique la date à laquelle l'affaire sera rappelée à l'audience. 
Elle fixe le montant de la provision à valoir sur la rémunération du médiateur à un niveau aussi proche que possible de la rémunération prévisible et désigne la loi ou les parties qui consigneront la provision dans le délai imparti ; si plusieurs parties sont désignés, la décision indique dans laquelle proportion chacune des parties devra consigner. 

Art 131-7.- Dès le prononcé de la décision désignant le médiateur, le greffe de la juridiction en notifie copie par lettre simple aux parties et au médiateur. 
Le médiateur fait connaître sans délai au juge son acceptation. 
Dès qu'il est informé par le greffe de la consignation, il doit convoquer les parties. 

Art 131-8. - Le médiateur ne dispose pas de pouvoirs d'instruction. Toutefois, il peut, avec l'accord des parties et pour les besoins de la médiation, entendre les tiers qui y consentent. 
Le médiateur ne peut être commis, au cours de la même instance, pour effectuer une mesure d'instruction. 

Art 131-9.- La personne physique qui assure la médiation tient le juge informé des difficultés qu'elle rencontre dans l'accomplissement de sa mission. 

Art. 131-10. - Le juge peut mettre fin, à tout moment, à la médiation sur demande d'une partie ou à l'initiative du médiateur. 
Le juge peut également y mettre fin d'office lorsque le bon déroulement de la médiation apparaît compromis. 
Dans tous les cas, l'affaire doit être préalablement rappelée à une audience à laquelle les parties sont convoquées à la diligence du greffe par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. 
A cette audience, le juge, s'il met fin à la mission du médiateur, peut poursuivre l'instance. Le médiateur est informé de la décision.

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