LA VIOLENCE CONJUGALE
Par notre ami médecin



La violence masculine contre la femme, est un véritable problème de santé publique : elle concerne près d'une femme sur dix. Elle a de nombreuses conséquences sur l'état de santé maternel et des enfants. La violence masculine à l'encontre des femmes représenterait plus de deux millions de cas en Europe. 

Il ne s'agit en aucun cas de simples conflits conjugaux, mais bien d'actes punissables par la loi, portant atteinte à la liberté et aux droits de l'Homme, dénoncé par l'ONU et le Conseil de l'Europe.

Selon l'association SOS Femmes, au moins deux millions de femmes sont victimes de violences conjugales en France et 400 meurent chaque année sous les coups de leur conjoint, soit plus d'une femme par jour.

Il apparaît également que pour certains hommes brutalisés, les violences conjugales ne tombent pas sous le coup de la loi.

Les victimes de violence conjugale consultent souvent un médecin car elles ont besoin de soins médicaux.

Les victimes sont plus susceptibles de révéler l'existence de la violence si on les questionne à ce propos.

Une femme mal aimée et maltraitée, est plus susceptible de chercher de l'aide auprès de son médecin de famille qu'auprès de psychiatres, de policiers ou d'avocats. Malgré cela, les taux de dépistage par les médecins apparaissent faibles.

Si on ne leur en parle pas directement, les femmes ne disent habituellement pas à leur médecin qu'elles sont maltraitées, peut-être parce qu'elles craignent des représailles, qu'elles ont honte de leur situation ou qu'elles ont peur que le médecin ne respecte pas le secret professionnel. Certaines études laissent croire que ces confidences peuvent être effectuées par la femme si le médecin connaît son conjoint.

Les médecins doivent savoir qu'il existe des risques de brutalité sur les enfants, dans ces couples violents, et que 30 % à 40 % des enfants qui sont témoins d'agressions conjugales entre leurs parents subissent aussi des mauvais traitements physiques et reproduiront souvent ces schémas de violence à l'âge adulte.

Le repérage de la violence dans une famille, augmente la probabilité d'intervenir avant que la femme ou les enfants, ou l'un des conjoints, ne subisse des blessures profondes, voire mortelles. 

Les médecins prescrivent des traitements, avec des sédatifs, des antidépresseurs, dont beaucoup sont peu appropriés si la violence conjugale n'est pas révélée. Ces médicaments peuvent même augmenter le risque de suicide ou même provoquer une escalade de la violence.

On ne sait pas très bien si une approche directe ou indirecte est préférable. Quelques auteurs suggèrent de commencer par des questions directes et de passer à des questions indirectes au besoin, tandis que d'autres croient qu'il est préférable de commencer par des questions indirectes.

Voici quelques exemples de questions indirectes

« Comment ça va dans votre relation avec votre conjoint ? » 
« Comment vous y prenez-vous, vous et votre partenaire, pour régler les conflits ? » 
« Qu'arrive-t-il quand vous ou votre partenaire êtes en colère ? » 
« Vous avez mentionné que votre partenaire consomme souvent de l'alcool : comment agit-il quand il a bu ? » 

Voici quelques exemples de questions directes : 

« Avez-vous peur de votre conjoint ? » 
« Votre conjoint vous a-t-il déjà obligée à avoir des relations sexuelles contre votre gré, ou vous les a-t'il refusées ? » 
« Est-ce que quelqu'un vous a frappé ? » 

Les médecins pourraient choisir d'employer une approche directe ou indirecte selon qu'ils connaissent plus ou moins bien leur patiente, son degré de réceptivité, la présence ou non de blessures physiques ou des manifestations psychologiques de larme ou d'agressivité verbale.

D'un point de vue juridique, les questions indirectes ouvertes sont préférables parce qu'elles écartent la possibilité d'une suggestion inappropriée ou d'une question qui suggère la réponse. 

En pratique 

Posez des questions simples. 
Les praticiens devraient exercez leur jugement clinique pour choisir entre des questions directes ou indirectes, et ne pas supposer la patiente comme seule victime à soigner, puisqu'il s'agit de toute une famille en souffrance.

S'il y a des enfants à la maison, il est important de savoir s'ils sont maltraités ou non.

La législation française, avant d'en arriver à porter plainte, a crée la "déclaration de main courante" qui permet sans mettre en action l'appareil judiciaire, d'inscrire officiellement les faits.

Dans un certain nombre de cas, la seule convocation du conjoint par les services de police suffit pour mettre un frein à cette violence banalisée.

Sources et pour en savoir plus

http://www.sivic.org - pour les professionnels de santé, aborde les différents aspects pratiques du repérage et du suivi sanitaire des victimes de violence conjugale.
Santé Canada sur la violence familliale - http://www.hc-sc.gc.ca
http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/violencefamiliale/html/physician/french/chapitre_16.htm
http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/violencefamiliale/html/children_exposed/french/effets.htm

CPR.SUD

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