En France, chaque année, plus de 50 000 enfants sont coupés d’un de leurs parents à la suite de procédures pénales injustes 


Nous, groupement des principales associations de parents divorcés ou séparés, dénonçons les dérives judiciaires à la « OUTREAU » . Nous nous élevons contre les fausses accusations qui engendrent des procédures pénales, dans le contexte de divorces ou séparations conflictuels, utilisées comme arme par l’un des parents contre l’autre, pour le séparer de ses enfants . 

Alors que la France découvre au travers des auditions publiques de la commission d’Outreau que n’importe quel citoyen peut être inquiété par la justice, nous, parents divorcés ou séparés, pouvons affirmer que les procédures pénales mises en oeuvre de façon abusives par nos ex conjoints nous anéantissent dans le cœur et l’esprit de nos enfants. 

Et c’est principalement la plus forte douleur qui ressort des auditions des « acquittés d’Outreau » : la perte de la famille, les enfants qui ne veulent toujours pas revoir leur parents . 

Oui, à Outreau, la procédure pénale a figé tout le monde dans l’horreur; les enfants ( qui n’étaient pas victimes de violences sexuelles ) ont vu l’image de leurs parents salie et dégradée à tel point qu’ils n’arrivent plus à reprendre liens avec eux . 

Alors aujourd’hui, comme les victimes d’Outreau, parce que c’est la justice au quotidien, nous dénonçons : 

- Les procédures pénales trop souvent instruites à charge qui remettent en question le rôle du juge d’instruction, unique et jamais responsable.. 

- Les expertises psychologiques ineptes qui ne font que valider ce que le juge cherche à démontrer. On ne peut plus accepter en 2006 des raisonnements de « femmes de ménages » du style « il n’y pas de fumée sans feux », l’interprétation de dessins d’enfants qui n’a rien de scientifique, etc. Les juges ne cherchent en réalité auprès des experts qu’à conforter leur intime conviction initiale pour mieux ensuite, au vu des rapports, justifier leurs prises de position... On trouve alors ce que l’on cherche. C’est le fameux effet Rosenthal: l’exemple du toit rouge du dessin de la boulangère d’Outreau qui était vu comme un trait caractéristique de l’abuseur ! 

- Que sur de simples présomptions de culpabilité, la justice organise la coupure des enfants d’avec leurs parents. 

- Le fait que la présomption d’innocence n’existe plus. Ainsi la justice, quand les parents ont la chance de rester libres, leur retire leurs enfants totalement ou partiellement avant tout jugement. Les seuls lieux de visites restent les humiliants points-rencontres ( qui ne font que conforter les soupçons des enfants ). 

- Les services de la protection de l’enfance qui au nom du principe de précaution, retiennent la parole de l’enfant comme étant « le vrai », sans rechercher si elle a été induite ou sollicitée, enfermant alors l’enfant dans un statut de victime malgré lui, ce qui le déstructure à vie et donc le condamne à perpétuité. 

- Le rôle des familles d’accueil comme à Outreau qui maintiennent l’enfant dans une sorte de lavage de cerveau au lieu d’apaiser les tensions et favoriser un retour à une vie familiale normale. C’est une violence extrême supplémentaire pour l’enfant déjà « victimisé » que d’entendre critiquer et dénigrer son ou ses parents, véritable capture mentale destructurante (CMDE)- Voir le dossier du Réseau Parental Europe.

. Il est à noter que les familles « d’accueil » à Outreau se sont portées parties civiles et que certaines ne reconnaissent toujours pas les acquittements. 

- Qu'il soit aujourd’hui trop facile d’accuser son voisin, son conjoint des pires choses pour se venger ou pour se dédouaner.

Nous demandons au nom de nos enfants qui souffrent toujours, des procédures pénales du système judiciaire de notre pays : 

- La suppression de la « judiciarisation » des problèmes familiaux alors que la médiation est la mesure de sagesse reconnue par tous. Nos enfants doivent échapper à l’escalade de la violence qui s’achève souvent au pénal. En 2006 nous devrions trouver une réponse par une médiation socialement obligatoire préalable (Note du CPR : comprendre ici : démarche obligatoire avant tout recours en justice, mais pas rendue obligatoire par le juge dans une procédure déjà engagée) qui assurerait un accompagnement de la séparation pour éviter ces « emballements » judiciaires. 

- La parole de l’enfant doit impérativement et toujours être entendue en dehors de toute pression familiale, par des professionnels en milieu hospitalier (cellule d’urgence) et sans délai; elle doit être évaluée, interprétée, décryptée. (Note du CPR : sans de très sérieuses raisons liées à sa santé et son équilibre, il ne doit pas passer pour absolument indispensable de "faire entendre l'enfant".)

- La présomption d’innocence doit être respectée comme étant un droit fondamental de tout citoyen et toute instruction menée à charge "sanctionnée". 

- Les magistrats, comme tout citoyen, doivent rendre compte de leurs actes devant les juridictions de droit commun civiles et pénales, par delà leurs juridictions disciplinaires. 

- Les fausses accusations doivent être plus durement sanctionnées (Note du CPR : poursuivies ?). Aujourd’hui les parents qui portent des accusations mensongères contre l’autre parent, par exemple, ne sont jamais ou très peu inquiétés. 

- Ces expertises psychologiques fantaisistes que nous avons tous subies ne doivent plus exister en l’état. Si la profession doit exister encore, elle doit être complètement remise à plat, et être formée aux derniers enseignements de leur discipline.


CPR.SUD

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